Comprendre et prévenir l’obésité

Samantha Ballo
Publié 15 novembre 2024Temps de lecture 5 min.

Quelle est la meilleure façon de prévenir l’obésité? Nous devons tout d’abord en comprendre l’origine. Dans les paragraphes ci-dessous, nous donnons un bref aperçu, basé sur des preuves, des modèles scientifiques relatifs à l’apparition et à la prévention du surpoids.

Nous nous penchons sur les questions suivantes:

  • Quel rôle jouent les glucides et les protéines dans le développement de l’obésité?
  • Les protéines ont-elles réellement un effet positif?
  • Quel est l’apport optimal en protéines?

Le modèle glucide-insuline

Qu’est-ce que l’insuline?

L’insuline est une hormone produite par l’organisme et qui a différentes fonctions. Elle est notamment sécrétée en plus grande quantité par le pancréas dès que la glycémie (plus précisément, le taux de glucose dans le sang) augmente. L’insuline a pour effet d’éliminer le glucose du sang et de le faire absorber par les cellules du corps. Pour faire simple, cette hormone sert donc à maintenir l’équilibre du taux de glucose dans le sang et à mettre de l’énergie à disposition des cellules sous forme de glucose.

Explication du modèle glucide-insuline

Le modèle dit insuline-glucide (CIM, carbohydrate-insulin model), qui s’oppose au modèle «classique» du bilan énergétique, offre une explication à l’apparition de l’obésité. Ce modèle affirme que seules les calories déterminent si une personne est en surpoids. Et il présente des faiblesses évidentes. Le CIM, quant à lui, dit que: ce ne sont pas les calories en soi qui sont en cause, mais le type de calories. Il établit un lien entre une alimentation riche en glucides raffinés et donc rapidement assimilés et l’obésité. En termes simples, cela signifie que le mécanisme suivant s’opère dans le corps: si nous mangeons beaucoup de glucides rapidement assimilables et ce plusieurs fois par jour, notre taux d’insuline dans le sang devient élevé de manière chronique, car l’insuline doit faire baisser la glycémie élevée (qui est en fait le taux de glucose). Une certaine quantité de glucose est stockée dans le foie et dans les muscles sous forme de réserves de glucides. Ces réserves sont limitées, le glucose excédentaire est transformé en graisse. Normalement, à ce stade, les cellules graisseuses pleines envoient un signal au cerveau indiquant qu’il y a suffisamment d’énergie, et une sensation de satiété apparaît alors. Mais l’insuline bloque ce signal, ce qui signifie que nous ressentons toujours la faim, et donc que nous mangeons encore plus. Ceci est également dû au fait que le sucre stimule notre centre de récompense. Ainsi, au lieu d’épuiser les réserves de graisse, on les renforce encore plus. Un véritable cercle vicieux.

Effets d’une alimentation riche en protéines sur l’obésité

Qu’en est-il des protéines? Quel rôle jouent-elles dans l’obésité? Après de longues années de recherche, deux biologistes – David Raubenheimer et Stephen Simpson – ont émis dès 2003 une hypothèse sur le rôle des protéines dans le cadre d’une étude sur l’homme. Ils ont intitulé leur ouvrage «The power of protein» (Le pouvoir des protéines).

L’effet levier des protéines ou «Protein Leverage»

Dans le cadre de cette étude, il était demandé aux participants de manger jusqu’à satiété et pendant plusieurs jours de la nourriture provenant de différents buffets copieux,. 5 Les buffets se différenciaient alors par les macronutriments, à savoir les protéines, les glucides et les lipides. L’un des buffets était composé d’aliments riches en protéines, mais pauvres en glucides et en lipides. L’autre buffet, en revanche, proposait de nombreux aliments pauvres en protéines, mais riches en glucides et en lipides. On a observé que les participants mangeaient beaucoup plus lorsque le buffet contenait beaucoup d’aliments pauvres en protéines et riches en glucides et en lipides que lorsque le buffet proposait principalement des aliments riches en protéines. Cela a conduit à l’hypothèse, aujourd’hui connue sous le nom de «protein leverage» et confirmée à plusieurs reprises, selon laquelle les protéines contrôlent l’apport en macronutriments. Plus simplement, nous mangeons jusqu’à ce que nous atteignions notre objectif en termes de quantité de protéines. Ce n’est qu’à ce moment que nous sommes rassasiés. Par conséquent, nous absorbons automatiquement moins d’énergie lorsque nous mangeons des aliments plus riches en protéines, ce qui réduit le risque de surpoids.

Le modèle glucide-insuline et l’hypothèse de l’effet levier des protéines ne sont donc pas contradictoires, mais constituent les deux faces d’une même médaille.

«Hypothèse de l’effet levier des protéines» et apport optimal en protéines

«Plus il y a de protéines, mieux c’est» serait toutefois une conclusion erronée. Il s’agit plutôt de déterminer la quantité et la qualité optimales des protéines dans notre alimentation. Les valeurs de référence pour l’apport quotidien sont actuellement de 0,8 gramme de protéines par kilogramme de poids corporel. Si l’on tient compte des études actuelles, la quantité idéale semble plutôt se situer entre 1,2 et 1,6 gramme par kilogramme et par jour. Deux petites portions de 50 grammes de müesli croustillant High Protein low sugar fraise et vanille couvrent déjà environ un tiers de l’apport journalier optimal en protéines pour une personne pesant entre 60 et 70 kilogrammes.

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